[Propositions] Contre le productivisme capitaliste, pour une révolution écologique et sociale

Notre écologie, qu’elle soit qualifiée d’écosocialisme, d’écologie sociale de libération ou de communisme autogestionnaire écologique, s’inscrit dans une vision radicalement opposée à la logique du capitalisme productiviste. Elle défend une décroissance sélective, juste et décoloniale dans les pays du Nord, et propose, à l’échelle mondiale, une autogestion démocratique et une planification écologique en rupture avec les logiques d’exploitation.

Pour stopper la course au cataclysme climatique et engager une transformation profonde de nos sociétés, nous proposons les mesures suivantes :

Réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre et la dépendance aux énergies fossiles

  • La réduction drastique de la combustion des énergies fossiles, sur lesquelles repose la croissance capitaliste, est incontournable.
  • Le basculement vers les énergies renouvelables doit impérativement s’accompagner d’une décroissance globale de la consommation énergétique, de l’abandon du nucléaire, et d’une transformation radicale de l’appareil de production.

Une décroissance sélective et démocratiquement définie

  • La décroissance de la production matérielle et des transports est une nécessité, mais elle doit être sélective et différenciée. Certaines activités et infrastructures doivent :
    • Décroître drastiquement voire disparaître : publicité, nucléaire, armement…
    • Être stoppées immédiatement : mégabassines, autoroutes, aéroports…
  • En revanche, d’autres activités essentielles doivent croître et s’améliorer, en réponse aux besoins démocratiquement redéfinis : santé, alimentation saine, éducation, logement.
  • Cela implique :
    • Des services publics renforcés, transformés et étendus, avec des dispositifs tels que la Sécurité sociale de l’alimentation.
    • La gratuité des biens et services essentiels : transports du quotidien, eau, énergie.
    • Une agriculture écologique, paysanne et locale, soutenue par une réforme radicale de la propriété foncière.

 Une révolution agroécologique

  • Stopper la monoculture intensive, l’élevage industriel et les déforestations massives liées à l’industrie.
  • Démanteler les grandes exploitations agro-industrielles, exproprier les grands propriétaires fonciers et redistribuer les terres aux paysan·nes.
  • Mettre en œuvre un plan massif de reconversion et d’investissement en faveur d’une agroécologie paysanne, privilégiant une agriculture diversifiée, locale et respectueuse des écosystèmes (forêts, zones humides, habitats naturels).

 

Honorer la dette écologique envers les pays du Sud

    • Reconnaître et indemniser la dette écologique et climatique envers les pays du Sud :
      • Dons massifs au Fonds Vert, à hauteur des demandes formulées par les pays du Sud.
      • Réparation des pertes et préjudices causés par les pays du Nord.
      • Arrêt immédiat de l’extractivisme, des mécanismes de compensation carbone et des projets destructeurs imposés dans les Suds.

    Désarmer les criminels climatiques et instaurer la justice sociale et fiscale

    • Exproprier les criminels climatiques – industries fossiles, banques, multinationales – responsables de la destruction de la planète par leurs choix économiques et leur mode de vie.
    • Réformer profondément la justice sociale et fiscale, car justice sociale et justice climatique sont indissociables.

    Reconnaître et protéger les droits des animaux

    • Garantir la protection systématique des droits des animaux, en veillant à leur respect et à la fin des pratiques industrielles qui les exploitent.

    Instaurer une planification écologique démocratique

    • Mettre en place une planification écologique démocratique, portée par des structures d’autogestion à tous les niveaux : local, national et international.
    • Ces structures permettront de coordonner les transformations nécessaires pour atteindre des modes de vie et de production compatibles avec la préservation des écosystèmes.

    Briser le chantage à l’emploi et renforcer les droits des travailleur·ses

    • Donner aux travailleur·ses les moyens de refuser le chantage à l’emploi qui impose de produire à tout prix, même lorsque les productions sont écocides ou inutiles.
    • Construire des alliances solides entre syndicats, mouvements écologistes et habitant·es, pour articuler :
      • De nouveaux droits pour les salarié·es, notamment :
        • Le contrôle démocratique sur leurs conditions et contenus de travail.
        • La protection contre les licenciements et la garantie des collectifs de travail.
      • Une reconversion industrielle vers des productions écologiques et socialement utiles.

    Pour une révolution écologique et sociale

    Cette transformation écologique et sociale radicale repose sur un principe fondamental : la justice écologique ne peut exister sans justice sociale et démocratique. Il s’agit de mettre fin à un système productiviste, écocide et inégalitaire pour construire une société émancipée, autogestionnaire et respectueuse du vivant.

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    Catastrophes écologiques et capitalisme écocide