Catastrophes écologiques et capitalisme écocide

L’accélération du basculement climatique menace l’équilibre même du système Terre. Les catastrophes écologiques ne sont plus une menace future, elles sont déjà là : réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, pollution massive, dépassement des limites planétaires. Ces crises se traduisent par des chaleurs extrêmes, sécheresses, inondations et incendies qui frappent toutes les régions du monde. Mais si leurs effets se font sentir partout, y compris dans les pays du Nord, ce sont les populations les plus vulnérables qui en paient le prix le plus lourd : les classes populaires, les femmes et les pays du Sud, où, depuis 1991, 79 % des décès et 97 % des personnes touchées par les événements climatiques extrêmes ont été recensés.

Un système économique fondé sur la destruction

Ce désastre n’a rien de naturel : c’est le système capitaliste qui est responsable. Fondé sur une logique extractiviste, productiviste et écocide, il repose sur l’exploitation sans limite des ressources, des territoires et des êtres vivants pour maximiser les profits. Depuis ses origines, le capitalisme a colonisé et pillé les terres, épuisé les travailleurs et détruit les modes de vie respectueux des écosystèmes. Le consumérisme, la fabrication artificielle de besoins pour écouler les marchandises, est une autre facette de cette dynamique destructrice.

Le « capitalisme vert », une impasse

Face aux catastrophes, la réponse dominante repose sur l’illusion du « capitalisme vert » : marché du carbone, finance verte, géo-ingénierie… Autant de solutions qui ne remettent jamais en cause les logiques de domination et d’exploitation, mais qui, au contraire, permettent aux classes dominantes de continuer à tirer profit du désastre. Les mégabassines, devenues un symbole en France de cette maladaptation, illustrent ces politiques qui prétendent tout changer pour ne rien changer, aggravant au final la crise écologique.

Répression et dérives autoritaires : vers l’écofascisme ?

Face à la montée des résistances écologistes et paysannes, l’État déploie une répression brutale, comme l’a illustré la violence policière contre les manifestant·es à Sainte-Soline. Cette répression s’inscrit dans une longue tradition coloniale de criminalisation des luttes paysannes et écologistes, qu’elles soient menées dans les territoires colonisés ou, plus récemment, contre les luttes antinucléaires ou contre les grands projets écocides, du Larzac à Notre-Dame-des-Landes en passant par Plogoff.

Dans le même temps, la crise écologique sert de prétexte à la montée d’idéologies autoritaires et réactionnaires. On observe ainsi deux formes de réponses de l’extrême droite, qui sont le plus souvent associées (comme chez Trump, Bolsonaro et Milei…) :

  1. Le climato-négationnisme, qui refuse d’admettre la catastrophe pour mieux servir les intérêts des multinationales fossiles.
  2. L’écofascisme, qui instrumentalise la crise pour justifier la fermeture des frontières, la militarisation de la société et l’expulsion des populations migrantes, sous prétexte de « protéger » les ressources naturelles pour les nationaux « de souche » et le capitalisme national.

Pour une société écologique, autogestionnaire et communiste

La lutte contre l’écocide et le capitalisme destructeur est une nécessité vitale. Il n’y aura pas d’émancipation sur une planète morte, pas plus qu’il ne pourra y avoir d’écologie sans justice, égalité et démocratie. Un véritable projet écologique ne peut être qu’anticapitaliste, féministe, antiraciste et autogestionnaire, fondé sur la construction d’une société libérée de l’exploitation et de la destruction.

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Une myriade de luttes écologistes pour la justice sociale et climatique dans le monde

Dans le tumulte des crises écologiques et sociales, une myriade de luttes s’organise à travers le monde, portée par des peuples autochtones, des habitant·es, des syndicats, des féministes, des jeunes et des altermondialistes. Voici quelques jalons marquants de ces dernières années, qui témoignent de la construction d’un mouvement écologiste global et interconnecté :

propositions : Contre le productivisme capitaliste, pour une révolution écologique et sociale

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