Quel rapport à l’État ?

Conquérir l’État par les élections et redistribuer les richesses, bien que nécessaire, ne suffit pas à engager une démocratisation profonde des structures politiques et des rapports sociaux. L’objectif est de dépasser la forme actuelle de l’État, qui soutient et reproduit les logiques capitalistes, racistes, patriarcales, écocides et anti-démocratiques. Nous visons la construction de nouvelles formes de pouvoir populaire, pour reprendre collectivement le contrôle sur nos conditions de vie, et des mécanismes de contrôle citoyen pour prévenir toute dérive oligarchique.

Vers un dépassement et une socialisation de l’État

La transformation démocratique doit s’appuyer sur un processus constituant par en bas, fondé sur des assemblées populaires dans les quartiers, les entreprises, les villages et les administrations. Ces assemblées de base devront déléguer des représentant·es mandaté·es pour synthétiser et remonter les propositions, garantissant une structure participative et délibérative.

Le pouvoir populaire devra conjuguer trois principes complémentaires :

  • L’auto-organisation locale, pour ancrer les décisions au plus près des réalités vécues.
  • L’élection, pour départager les options et confier des responsabilités, tout en empêchant la professionnalisation des élu·es (limitation stricte à deux mandats de même niveau).
  • Le tirage au sort, pour partager les responsabilités, diversifier les points de vue et éviter les logiques d’exclusion ou de monopole du pouvoir.

Une articulation à expérimenter

Une double assemblée pourrait incarner cette réorganisation démocratique :

  1. Une chambre élue, de type parlementaire, pour confronter les options et dégager l’intérêt collectif.
  2. Une chambre des conseils de base, représentative des entreprises, des quartiers et des territoires, pour garantir le contrôle populaire permanent.

D’autres modèles issus des luttes historiques – conseils communaux, territoriaux, économiques et d’entreprise – peuvent également être explorés et expérimentés dans le cadre d’un processus constituant.

Quelles police et armée ?

  • La police devra être transformée selon des principes anti-hiérarchiques et autogestionnaires, pour garantir le droit à la tranquillité et à la sûreté des populations tout en supprimant les pratiques autoritaires et discriminatoires.
  • L’armée actuelle, pilier des logiques néocoloniales et impérialistes, doit être profondément remise en question. Nous défendons :
    • La réduction drastique des budgets militaires.
    • La reconversion des industries d’armement vers des productions civiles.
    • Le désarmement nucléaire.
    • L’ouverture d’un débat sur une défense populaire alternative, à l’échelle nationale et internationale, en rupture avec les logiques de l’OTAN et des armées professionnelles.

Un objectif commun : l’État démocratique et autogestionnaire

La démocratie réelle ne peut se limiter à un simple droit de vote tous les cinq ans. Les décisions publiques doivent être le fruit d’une participation continue et collective, à toutes les échelles. La transformation de l’État en une structure radicalement démocratique et autogérée est une condition essentielle pour construire une société émancipée, juste et écologique.

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