Que pourrait faire cette organisation ?

Être utile au quotidien

Pour construire une organisation populaire, ouverte et utile dans la vie quotidienne, il est crucial de décloisonner les mondes militants, syndicaux, associatifs et partisans. L’objectif est de créer un espace inclusif, où chacun·e, au-delà des professionnel·les du militantisme, trouve sa place et peut participer activement.

La clé réside dans un processus constituant par en bas, qui donne la priorité aux expériences et réalités vécues, notamment celles des quartiers populaires, des travailleurs et travailleuses précaires, et des jeunes. Des propositions concrètes peuvent jouer un rôle clé pour assurer l’inclusion populaire :

  1. Reconnaissance des groupes préexistants : permettre à des groupes constitués (associations, collectifs d’habitant·es, comités de travail, etc.) de devenir des entités de base de l’organisation, avec des droits équivalents à ceux des comités locaux.
  2. Diversification des formats et pratiques : organiser des réunions et discussions à des horaires variés (pause déjeuner, soirée, week-end), en ligne ou en présentiel, avec garde d’enfants et des activités culturelles ou solidaires (clubs ciné, repas partagés, ateliers juridiques ou alimentaires).
  3. Partir des besoins populaires : réaliser des enquêtes militantes pour identifier les priorités et aspirations des habitant·es et participer activement aux initiatives de solidarité et d’auto-organisation dans les territoires.

Faire reculer le fascisme et avancer la révolution

Une organisation politique doit allier lutte antifasciste immédiate et transformation révolutionnaire à long terme, en rendant ces perspectives concrètes pour le plus grand nombre. Quelques axes clés :

  1. Autodéfense antifasciste et autoformation populaire : mettre au cœur de l’organisation la transmission des savoirs militants et des expériences historiques des luttes révolutionnaires, écologistes et féministes, en utilisant les outils de l’éducation populaire (arpentage, enquêtes ouvrières, ateliers pratiques, etc.).
  2. Soutien aux alternatives radicales : accompagner et renforcer les expérimentations qui incarnent une transformation anticapitaliste et écologiste, comme les ZAD, les initiatives d’autogestion ou les plateformes de solidarité (ex. : l’Après-M ou les collectifs de sécurité sociale alimentaire).
    6. Élaboration de programmes politiques de rupture : associer tou·tes les membres à la construction de programmes en lien avec les luttes quotidiennes, en mettant l’accent sur des problématiques souvent négligées (démocratie au travail, impacts du travail sur la santé, égalité réelle).

Expérimenter la démocratie en actes

Pour être crédible et cohérente, l’organisation doit incarner la démocratie qu’elle revendique. Cela implique de nouvelles pratiques démocratiques inclusives :

  1. Rotation et révocabilité des mandats : garantir un renouvellement constant des responsables et porte-paroles, avec des mandats limités dans le temps et contrôlés par la base.
  2. Participation régulière et accessible : permettre aux membres de s’impliquer facilement via des outils numériques pour participer aux débats et votes en ligne, tout en rendant possible la convocation de réunions spécifiques par les comités locaux ou un nombre défini de membres.
    9. Réunions nationales fréquentes : organiser des assemblées nationales régulières (par exemple, tous les 6 à 8 semaines) réunissant des délégué·es mandaté·es par les comités locaux et les commissions pour discuter des grandes décisions.

S’organiser pour toutes les égalités et toutes les solidarités

Une organisation politique doit être féministe, antiraciste et internationaliste dans toutes ses pratiques internes et externes. Cela suppose :

  1. Espaces en non-mixité : garantir la possibilité de réunions et groupes en non-mixité pour les femmes, minorités de genre et personnes racisées.
  2. Lutte contre les violences et discriminations internes : élaborer des procédures transparentes et collectives pour prévenir et traiter les violences sexistes, sexuelles et racistes au sein de l’organisation.
    12. Relations internationales de solidarité : établir des liens concrets avec les luttes anticapitalistes et antifascistes dans le monde, en soutenant les peuples en lutte pour leur liberté et leur autodétermination (ex. : Palestine, Ukraine, etc.).

S’inspirer des expériences internationales

L’histoire regorge d’exemples d’expérimentations démocratiques et solidaires, souvent méconnus, en France et ailleurs. Une organisation politique d’un nouveau type doit apprendre de ces expériences pour enrichir ses pratiques et consolider ses bases. L’internationalisme ne se limite pas à la solidarité : c’est aussi l’art de s’inspirer des réussites et innovations des camarades d’autres pays.

En résumé, une telle organisation doit être un outil de transformation sociale, démocratique et inclusif, capable d’incarner dans ses pratiques les valeurs qu’elle défend. Elle doit tisser des liens entre les luttes locales, nationales et internationales, tout en expérimentant des formes nouvelles de solidarité et d’égalité.

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