Ce que nous ne voulons pas

Nous ne voulons plus des pratiques et des modèles politiques qui ont conduit à l’échec et au rejet légitime des partis existants. Qu’ils se présentent comme gazeux, comme mouvements ou comme partis traditionnels, ils reproduisent trop souvent des logiques d’élitisme, de sexisme, de racisme, de validisme, de sectarisme, de déconnexion des réalités des quartiers populaires et du travail, d’électoralisme, d’opportunisme, d’instrumentalisation des luttes, de caporalisme, d’un manque criant de démocratie, ou encore d’un mépris des initiatives auto-organisées féministes, antiracistes et autogestionnaires.

Nous devons tirer les leçons de l’épuisement des modèles politiques dominants des deux derniers siècles. Cela inclut :

  • Les partis dits d’avant-garde, basés sur le centralisme démocratique, qui ont souvent utilisé la lutte pour l’émancipation comme un levier pour asseoir leur contrôle sur les mouvements populaires, au lieu d’encourager leur auto-organisation.
  • Les partis parlementaires, enfermés dans l’électoralisme, qui ont subordonné les luttes sociales et écologiques à la seule conquête du pouvoir d’État, ignorant les aspirations à l’autonomie des mouvements de base.

Nous rejetons également la professionnalisation et la bureaucratisation de la vie politique. La crise des partis est intimement liée à l’évolution des cadres et des élu·es dans un microcosme déconnecté, marqué par des logiques clientélistes, népotiques et de clanisme. Ces dynamiques reproduisent les inégalités de genre, même sous couvert de parité, et renforcent un entre-soi nuisible.

Le non-renouvellement des directions politiques et des classes représentées constitue un autre obstacle majeur. Les jeunes, les ouvrier·es, les précaires, les chômeur·ses et les personnes issues de l’immigration postcoloniale restent largement absentes des espaces de décision. La jeunesse, qui aspire à des formes d’engagement pragmatiques, concrètes et horizontales, rejette l’embrigadement, les pratiques politiciennes et l’électoralisme. Les organisations de jeunesse se retrouvent souvent réduites à des « écuries » au service d’ambitions personnelles ou de courants spécifiques, sans véritable autonomie ni dynamisme.

Enfin, nous refusons les forces politiques qui prétendent représenter les plus opprimé·es, mais échouent à les inclure réellement dans leurs rangs et à leur garantir une participation égalitaire et active.

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