Les attaques capitalistes contre les droits sociaux, les conditions de vie des plus précaires et les acquis des travailleur·ses n’ont jamais été aussi féroces. Ces dernières années en France, des mesures telles que la Loi Travail, les ordonnances Macron, la suppression de l’ISF, les réformes des retraites et de Pôle Emploi, ou encore la privatisation et le sous-financement des services publics, ont accéléré l’appauvrissement des classes populaires. Pendant ce temps, les inégalités se creusent : les plus riches continuent de concentrer des fortunes astronomiques, tandis que les jeunes, les précaires et les marginalisé·es font face à une augmentation constante de la pauvreté, de l’insécurité sociale, et des inégalités d’accès au travail, au logement et aux soins.
Cette offensive néolibérale et autoritaire vise à imposer les logiques du profit, du productivisme et de la précarité, au mépris de nos droits, de nos rêves et de nos vies. Les grands groupes capitalistes, appuyés par les États et des organisations supranationales, disposent d’un arsenal financier, politique, médiatique et répressif sans précédent pour imposer ce qu’ils appellent la « liberté d’entreprise », mais qui n’est rien d’autre que la dictature du marché contre les intérêts de la majorité.
Au niveau mondial, cette domination se manifeste par la marchandisation de tous les secteurs de la vie : la destruction de l’agriculture paysanne, l’assujettissement des communautés indigènes et populaires (particulièrement des femmes), l’exploitation des ressources naturelles, et la mainmise de la finance sur la production des biens, des services et des communs, tels que l’eau. Cette dynamique est renforcée par une militarisation croissante, une surveillance numérique sécuritaire et une course à l’armement, qui ne cessent d’aggraver les injustices et de nous déposséder de nos conditions d’existence.
La dégradation des conditions de travail : un outil de domination capitaliste
Le management dans les secteurs privé comme public a méthodiquement réduit les espaces d’autonomie conquis par les travailleur·ses au cours des luttes précédentes. Il a dégradé les conditions de travail, détruit les collectifs, et mis à mal la santé physique et mentale des salarié·es, tout en réduisant la qualité des services et des biens produits.
Cependant, des mobilisations massives comme le mouvement contre la réforme des retraites en 2023 ont montré que les questions de répartition des richesses sont indissociables de celles du sens du travail, de la santé au travail, et de la réappropriation démocratique de ce que nous produisons et pour quels besoins. Ces luttes ont également révélé l’interconnexion des enjeux sociaux et écologiques, notamment en matière de transports, logement, santé et accès aux services publics.
Le « refus du travail », particulièrement visible dans une partie de la jeunesse, reflète le caractère insupportable des conditions d’emploi et de travail imposées par le capitalisme. Mais pour dépasser ce rejet, il faut proposer une alternative radicale : une démocratisation du travail, à la fois dans ses objectifs (que produisons-nous et pourquoi ?) et dans ses formes (moyens, statuts et conditions de travail). Cela passe nécessairement par la socialisation des principaux moyens de production et par une réorganisation collective et démocratique des activités économiques.
Capitalisme, patriarcat, racisme et validisme : des systèmes d’oppression imbriqués
Les politiques capitalistes frappent d’abord les femmes, les habitant·es des quartiers populaires, les personnes racisé·es, les migrant·es, et les personnes en situation de handicap. Ces groupes sont les premières cibles et victimes des attaques néolibérales. Les inégalités de classe sont intimement liées aux systèmes de domination patriarcal, raciste et validiste. Le capitalisme vit grâce à ces oppressions et les utilise comme outils pour diviser, précariser et contrôler, afin de maintenir son système inégalitaire.
C’est pourquoi les luttes contre le capitalisme doivent impérativement intégrer les dimensions de genre, de race et de validité, pour construire des mouvements réellement inclusifs et capables d’articuler ces différentes oppressions. La diversité des formes d’exploitation et d’oppression est une richesse, mais elle exige une stratégie qui conjugue nos forces pour abolir les structures de domination.
Reprendre l’offensive : exproprier les capitalistes et construire un pouvoir démocratique
Face à cette offensive systémique, nous ne pouvons pas nous contenter de défendre les conquêtes sociales des siècles passés. Il est urgent de reprendre l’offensive. Il ne suffit pas d’espérer des réformes ou de confier notre avenir à ceux qui se contentent de gérer l’adaptation aux désastres. Nous devons prendre nos destins en main :
- Exproprier les capitalistes qui accaparent les richesses et détruisent nos conditions de vie.
- Abolir la propriété privée des principaux moyens de production et les replacer sous contrôle collectif.
- Démanteler les infrastructures et institutions du capitalisme, responsables de la destruction écologique et sociale.
Mais nous ne voulons pas seulement détruire ces structures : nous voulons construire un nouveau système, démocratique et autogestionnaire, qui repose sur :
- Une réappropriation collective des rapports sociaux et des conditions de vie.
- Une transformation radicale des institutions politiques et économiques pour qu’elles soient créées et contrôlées par les travailleur·ses et les communautés.
Pour une transformation révolutionnaire et globale
Ce processus de transformation exige la participation de centaines de milliers de personnes, partageant des objectifs communs. Il nécessite une organisation massive et démocratique, capable de coordonner les luttes, de bâtir des alternatives, et de poser la question du pouvoir.
C’est une question vitale. Les inégalités, l’exploitation et la destruction de nos conditions de vie ne peuvent être arrêtées sans un changement radical de société. La lutte contre le capitalisme, sous toutes ses formes, est une urgence absolue. Ensemble, nous devons créer les bases d’un monde émancipé, basé sur la solidarité, l’égalité et le respect du vivant.
propositions : Contre le capitalisme : pour une démocratie radicale, la justice et l’égalité au travail et dans tous les aspects de la vie
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