La campagne express des élections législatives avait commencé par des sondages qui ne laissaient que peu de place au doute : le Rassemblement National devait obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale. C’était sans compter la mobilisation exceptionnelle de toute la gauche sociale et politique qui, en un temps record, a réussi à inverser la tendance : dimanche 7 juillet, les votant·es ont largement rejeté la politique ultra-libérale et autoritaire d’Emmanuel Macron, ont massivement fait barrage aux idées racistes du Rassemblement National et ont choisi d’accorder le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée au Nouveau Front Populaire. C’est bel et bien un vote antifasciste qui s’est exprimé. Les démonstrations de joie le soir du 7 juillet – notamment dans les quartiers populaires – montrent le soulagement qu’a constitué ce sentiment de victoire pour des millions d’habitant·es, et en particulier pour les populations racisées et concernées par les discriminations.
Mais le danger néofasciste n’est que temporairement écarté. Avec environ dix millions de voix, elle réussit à gagner plus de cinquante député·es en deux ans. Quant au parti présidentiel et Les Républicains, leur projet ultra-libéral, xénophobe et autoritaire rassemble près de huit millions de voix et plus de deux cents député·es. Le risque est grand de voir leurs idées se répandre encore davantage, dans un pays où les grands médias – de plus en plus souvent aux mains de milliardaires d’extrême droite – se font le relais de leur propagande nauséabonde.
Malgré la première place en nombre de député·es du Nouveau Front Populaire, Emmanuel Macron ne compte pas facilement lui laisser le champ libre. De la dissolution, décidée seul, aux manœuvres pour éviter que le NFP puisse mettre en application son programme, la logique présidentialiste et autoritaire de la Ve République montre une nouvelle fois à quel point elle est anti-démocratique. Il est temps de renverser ce système monarchique !
Alors qu’Emmanuel Macron semble vouloir maintenir coûte que coûte sa majorité au pouvoir, nous devons construire la pression populaire pour l’en empêcher ! Dans tous les cas, nous ne pouvons pas laisser les directions de partis de gauche gérer seules cette crise démocratique et l’exercice du pouvoir : partout, des assemblées populaires et antifascistes doivent se réunir et organiser la pression populaire, des manifestations, des grèves, pour que s’applique le programme d’urgence du NFP, à commencer par la hausse du SMIC et l’indexation des salaires sur l’inflation, l’abolition de la contre-réforme des retraites et de la loi Darmanin !
« On construit L’ALTERNATIVE » et les organisations qui la composent (Ensemble, NPA-L’Anticapitaliste, PEPS, Rejoignons-nous) ont pris leur part dans cette campagne en appelant clairement à voter pour les candidat·es Nouveau Front Populaire et à faire barrage aux candidat·es d’extrême droite. Cette nouvelle force politique en construction, qui puise sa force dans l’auto-organisation des luttes et l’enthousiasme d’un autre monde que nous voulons bâtir, c’est le pôle anticapitaliste, écologiste, féministe, anti-raciste, internationaliste et anti-validiste dont nous avons besoin, au sein de la gauche. Venez la construire avec nous, démocratiquement, en conjuguant la diversité de nos expériences militantes !
Retrouvons-nous pour en discuter lors du défilé antiraciste du 14 juillet où nous serons présent·es, lors des grèves et rassemblements du 18 juillet, à la fête de l’Humanité et à notre université d’automne. Ne laissons pas retomber l’élan de cette campagne !
Partout, retrouvons-nous et ne lâchons rien : ils ne passeront pas, la lutte continue !